Quand le 24 avril 1915, 600 notables arméniens sont assassinés à Istanbul sur ordre du gouvernement turc, c’est le début d’un des plus importants massacres du XXe siècle : le génocide des Arméniens.
La 1ère guerre mondiale est un conflit d’une extrême brutalité.
Et dans la terrible liste des horreurs commises pendant cette guerre, on trouve un massacre de civils d’une ampleur jamais commise touchant l’une des communautés les plus importantes de l’empire ottoman : les Arméniens.
Ainsi, entre 1915 et 1916, près d’un million et demi d’Arméniens sont assassinés sur l’ordre du gouvernement turc, vidant des régions entières. C’est un véritable génocide.
Ce mot est souvent mal employé et parfois de façon excessive donc il faut l’expliquer pour commencer .
On appelle génocide l’assassinat intentionnel, planifié et systématique d’un peuple en raison de ses origines, de sa culture ou de sa religion.
Expliquons chacun de ces adjectifs.
Un génocide est intentionnel car il doit exister une volonté préalable, ce ne peut être involontaire comme le choc microbien au XVIe siècle qui a tué des millions d’Indiens sans qu’il y ait une volonté au départ des Espagnols de leur communiquer des maladies.
Un génocide est planifié car il doit exister une organisation, une méthode pour la destruction du peuple en question. Même si le génocide peut commencer de façon plus ou moins improvisée, la mise en oeuvre doit ensuite être organisée selon des ordres et directives.
Enfin, un génocide est systématique car personne du peuple concerné ne doit survivre.
Cette notion de génocide a été créée en 1944 par le juriste Raphaël Lemkin afin de désigner l’extermination systématique des juifs par les nazis.
Le mot est donc ultérieur aux événements dont nous allons parler et en 1915, on n’emploie pas ce terme.
Ce n’est pas non plus à poprement parler le 1er génocide du XXe siècle puisqu’on estime désormais qu’il s’agit de celui des Héréros, un peuple africain vivant en Namibie actuelle et qui a disparu entre 1904-1908 à près de 80 % du fait de la brutalité des colons allemands.
65 000 morts environ.
Mais le bilan du génocide des arméniens est sans commune mesure puisqu’il s’agit d’un million et demi de victimes.
Enfin, bien qu’il ait eu lieu il y a plus d’un siècle, il s’agit d’un sujet sensible qui entraine encore aujourd’hui des conséquences politiques voire géopolitiques importantes.
J’ai donc souhaité – encore plus qu’à l’accoutumée – m’en tenir strictement aux faits.
Et donc, comment le génocide des Arméniens a-t-il pu avoir lieu ?