in

Qui était Missak Manouchian et qu’est-ce que l’affiche rouge ?

L'affiche rouge (affiche de propagande, 1944)

Missak Manouchian au Panthéon : 80 ans après son sacrifice, un symbole de courage et de liberté

Le 21 février 2024 marque l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, résistant arménien et figure emblématique de la lutte contre l’oppression nazie.

80 ans après son exécution, son combat pour la liberté et son sacrifice ultime résonnent encore aujourd’hui.

Un parcours héroïque

Né en 1906 dans l’Empire ottoman, Missak Manouchian échappe au génocide arménien et s’exile en France. Apatride, il n’obtient jamais la nationalité française. Engagé dès son arrivée dans la lutte pour la justice sociale et militant au parti communiste, il devient un acteur important de la Résistance française. En 1942, il prend la tête d’un groupe de FTP-MOI, composé de résistants étrangers, et mène des actions audacieuses contre l’occupant comme l’assassinat de Julius Rittel, le général allemand en charge du STO.

Un symbole de résistance

Le 21 février 1944, Missak Manouchian et ses compagnons sont arrêtés par la Gestapo. Torturé et condamné à mort, aucun ne trahit le groupe. Le poète Manouchian livre dans une dernière lettre à sa femme Mélinée, un message poignant à la postérité : « Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement ».

Un héritage précieux

Le sacrifice de Missak Manouchian et de ses compagnons n’a pas été vain. Leur courage et leur détermination ont contribué à la libération de la France et symbolisent la force de la résistance face à l’oppression.

L’Affiche rouge : une mémoire immortelle

Devenu une icône de la Résistance, Missak Manouchian est immortalisé par l’Affiche rouge, placardée par les nazis en 1944. Cette affiche de propagande, qui visait à discréditer les résistants, a l’effet inverse en transformant Manouchian et ses camarades en martyrs et en galvanisant la résistance. La nuit, des Français ajoutent sur l’affiche « Mort pour la France ». En 1955, Aragon consacre un poème célèbre au groupe Manouchian (« L’affiche rouge ») repris six ans plus tard en chanson par Léo Ferré.

Entrée au Panthéon

80 ans après son exécution, la panthéonisation de Missak Manouchian est donc une reconnaissance officielle de son héroïsme et de son importance dans l’histoire de la France.

C’est également un hommage à tous les résistants, connus ou inconnus, français ou étrangers, qui ont combattu pour la liberté.