Encore une journée sans utiliser le théorème de Pythagore.
Vous avez peut-être déjà vu ce type de même sur internet.
Est-ce que ça m’agace ? Pas du tout. Non. Non.
Enfin peut-être un peu.
Pour deux raisons.
La 1ère, c’est qu’on n’apprend pas forcément le théorème de Pythagore au collège pour s’en servir tous les jours ? Vous avez déjà vu des mêmes similaires sur l’utilisation de l’imparfait du subjonctif, du lancer du marteau ou de l’invention de l’éclairage au gaz pendant la révolution industrielle ?
On apprend à comprendre, à maîtriser, à rédiger et à utiliser le théorème de Pythagore parce que c’est une base commune de notre culture scientifique, un héritage. Notre 1515 à nous, les matheux, si vous voulez. Pas forcément pour faire de la menuiserie plus tard, mais parce qu’on a ce repère commun. D’ailleurs, si vous demandez à quelqu’un dans la rue de vous citer quelque chose en maths, il y a de fortes chances que ce soit les tables de multiplication ou le théorème de Pythagore.
Et bon sang, le raisonnement inductif en trois temps, c’est quand même fondamental. Conditions d’utilisations. Invocation de la propriété. Conclusion.
C’est la vie quoi : analyse de la situation avec les outils à disposition. Utilisation de ces-dits outils. Résolution du problème.
La 2e raison qui m’embête un peu, c’est que, sous couvert d’humour, on fait passer un message (même inconscient) : on se fédère autour de l’idée que les maths ne servent à rien, c’est drôle, on est entre nous. Et ça ne serait pas grave si certains n’y croyaient pas vraiment…
Bon après, ça me fait sourire quand même hein.
Et je suis sûr que ça ferait marrer Pythagore, lui qui n’a même pas inventé le théorème qui porte son nom…
En résumé, le théorème de Pythagore, c’est une des premières pierres de l’édifice de notre culture scientifique commune.